Bénin : Nassirou Arifiari Bako apporte des clarifications sur la fiabilité de la Liste électorale permanente informatisée

Publié le par Souaïbou Farougou

Arifari BakoDans un entretien accordé à Radio France Internationale (RFI) le 16 février 2011, Nassirou Bako Arifari , Superviseur général de la CPS-LEPI, lève un coin de voile sur la fiabilité de la Liste électorale permanente informatisée et son utilisation pour l'élection présidentielle du 6 mars 2011. Voici en substance la transcription de cet entretien. 
 
RFI : La liste permanente informatisée au Bénin, c’est une première puisque jusque-là, l’inscription électorale se faisait de façon manuelle. La présidentielle a été reportée d’une semaine et selon le nouveau calendrier électoral, vous êtes censés remettre la liste électorale au plus tard le 20 février. Serez- vous prêts ?

Nassirou Bako Arifiari : Nous sommes en train de mettre les bouchées doubles pour être au rendez-vous le 20 prochain afin de pouvoir remettre la liste à la commission électorale.

RFI : L’opposition estime qu’il y a 1 300 000 électeurs exclus dans cette liste. Est-ce que c’est toujours le cas ?

NBA : Je voudrais apporter une précision. Les 1 300 000 électeurs dont on parle, il ne s’agit pas de 1.300.000 électeurs de 18 ans et plus, mais il s’agit de 1 300 000 personnes de 12 ans et plus, prévues pour être enregistrées. C’est ce que la loi a prévu. Cette liste étant permanente, il est normal que tous ceux-là soient pris en compte.

RFI : Mais, est-ce qu’il y a jusqu’en ce moment des électeurs de plus de 18 ans qui ne sont pas pris en compte ?

NBA : Je vous dis que l’enregistrement, au terme de la loi au Bénin est une opération volontaire. Nous n’avons pas l’intention d’écarter quelqu’un. C’est pour cela que nous avons demandé à tout le monde de se mettre dans la bagarre. Maintenant, lorsque vous parlez des gens qui éventuellement n’ont pas vu leur nom dans la liste, c’est que habituellement nous avions des bureaux de vote. Avec la nouvelle loi, il nous a été demandé de créer des centres de vote parce qu’il ne faut plus avoir des bureaux de vote sous des manguiers mais dans des infrastructures et avec des coordonnées géographiques précises. C’est ce qui fait que les bureaux de vote sont regroupés dans des centres de vote .Cela crée une nouvelle organisation qui nécessite de la part des différents électeurs, un déplacement dans les centres de vote pour voir.

RFI : Et justement, ils ont des difficultés pour voir dans quel bureau de vote ils sont et quand ils trouvent le bureau de vote, ils disent qu’ils ne trouvent pas toujours leur nom. Si il y a eu report des élections, c’est parce qu’il y a un certain nombre d’insuffisances. Est-ce que vous reconnaissez qu’il y a un certain nombre de dysfonctionnement ?

NBA : Je reconnais qu’il y a eu des dysfonctionnements et nous sommes restés à chaque fois à l’écoute des organisations syndicales et des organisations politiques.

RFI : La LEPI était censée améliorer la qualité de la fiabilité électorale. Est-ce qu’elle ne devient pas une source de dysfonctionnement ?

NBA : Non, c’est une grande innovation dans le processus électoral de notre pays. Vous savez que nos électeurs sont habitués à avoir leur carte d’électeur à la veille des élections et le scrutin se fait à base d’une liste manuelle, puis beaucoup attendaient et ne se sont pas fait enregistrer au moment où il le fallait. Je peux vous dire que nous avons enregistré 3 543 198 de 18 ans et plus à la date du 10 février 2011.

RFI : Le nombre attendu est de 4 527 198, soit un pourcentage de 78%. Qu’en est-il des 22% restants ?

NBA : Il faut faire extrêmement attention. Il y a plusieurs situations qui se retrouvent dans ce lot de 22%. S’enregistre qui veut. Deuxième élément, lors du recensement porte à porte, les informations qui ont été prises sont des informations d’ordre déclaratif. Des étrangers pourraient donc être pris en compte etc. Il y a également des situations de double, de triple et même de quadruple recensement.

RFI : Est-ce que vous ne pensez pas qu’il faudrait encore plus de temps pour s’assurer que cette liste reflète plus la réalité ?

NBA : Je reconnais qu’il y a toujours des difficultés. Mais devons-nous attendre jusqu’à ce que le dernier des citoyens de ce pays se fasse enregistrer avant d’avoir notre liste électorale ? Il y a une constitution dans le pays qui prévoit que l’élection présidentielle a lieu 30 jours avant la fin du mandat du président de la République. 30 jours pour nous au Bénin, c’est le 6 mars 2011. Si les acteurs politiques décident autrement, nous, nous sommes légalistes et nous respectons les textes.
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