Bénin: usage intempestif du droit de grève

Publié le par Souaïbou Farougou

La grève est devenue de nos jours un fonds de commerce pour certains syndicalistes béninois. Elle est la première arme que l’on brandit en cas de mécontentement alors qu’elle devrait être utilisée comme dernier recours. On en use et on en abuse allègrement au moment où  la situation de notre économie n’autorise guère des situations intempestives de débrayage surtout dans les secteurs vitaux. Pourtant le défi qui s’impose aujourd’hui aux pays développés surtout ceux de l’Union européenne devrait nous inciter au travail pour sortir nos populations de la précarité.  
Le dispositif législatif mis en place  récemment pour interdire le droit de grève aux forces de défense et de sécurité et qui frappe particulièrement les agents de la douane est salutaire. C’était simplement à une prise en otage progressive de l’économie béninoise qu’on assistait par ceux-là même qui sont payés pour apporter un souffle au budget national qui est essentiellement fiscal. Comment peut-on soutenir un tel comportement qui ne vise à terme qu’à accroitre la misère de la population ?  Des responsables syndicaux en mal de popularité et dont certains, déjà à la retraite, sont rongés par l’oisiveté, ont tôt fait de crier à la confiscation des libertés fondamentales par le Gouvernement béniniois. Ceux qui ont abusé de cette liberté et qui ont contraint les députés à voter cette loi ne devraient  s’en prendre qu’à eux-mêmes. Dans le pipeline de l’Assemblée nationale, se trouve aujourd’hui la proposition de loi pour réglementer le droit de grève au Bénin. S’il est évident que la prudence doit être de mise dans la prise d’une telle loi, il est tout aussi clair que cette réforme est indispensable pour discipliner le front social en perpétuelle ébullition au Bénin. La Grèce n’est pas loin de nous. Le laxisme dont ont fait montre pendant longtemps les autorités de cette nation  a abouti à l’une des plus graves crises économiques que connait actuellement l’Europe et à la faillite du pays.
Il est encore temps pour les béninois de se ressaisir en se mettant résolution au travail pour faire prospérer l’économie nationale.  
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